12 idées pour l’évolution des Fêtes de Bayonne

Durant les dernières années, plusieurs phénomènes ont modifié radicalement le contexte des Fêtes de Bayonne, parmi lesquels :

  • une rupture grandissante entre la jeunesse et les aînés dans la manière de faire la fête et dans la transmission culturelle
  • la crise du coronavirus
  • le passage à un modèle d’accès contrôlé et payant
  • le contexte sécuritaire suite aux récents attentats
  • l’émergence d’une forte attente et d’une urgence d’action en termes d’écologie
  • l’arrivée de nouveaux habitants avec une connaissance parfois incomplète de nos traditions festives

Ces phénomènes, voulus ou subis, bouleversent les enjeux des prochaines années et interrogent sur les pistes pour accompagner et anticiper la mutation des Fêtes de Bayonne elles-mêmes.

12 chantiers thématiques

Le contexte actuel, bien qu’incertain, est une opportunité pour amorcer une évolution.

Nous proposons dans cette contribution de lancer 12 chantiers thématiques (non exhaustifs).

1. Prévoir l’impact de la crise sanitaire sur l’organisation des prochaines éditions

Le secteur de l’événementiel a subi sa pire crise car privé de ce qui fait sa force : la rencontre physique. De nombreuses questions se posent donc quant à l’avenir des “fêtes de rue” dans les prochaines années. Quel contenu et quelle organisation pour les Fêtes 2021… 2022 ? La crise sanitaire laissera des traces.

Nous proposons de les anticiper, pour nous adapter et ne pas subir la situation.

2. Garantir que l’évolution des Fêtes de Bayonne respectera des “fondamentaux” de nos fêtes

Les fêtes de Bayonne sont, tout le monde en convient, identifiables et différentes. Elles possèdent des “marqueurs”, des fondamentaux, qui, de manière consciente ou non, ont permis de faire évoluer son contenu sans les dénaturer.

Il nous paraît donc indispensable de garantir que l’évolution des Fêtes de Bayonne se fera dans le respect des traditions et de l’état d’esprit originel : nous devons travailler sur une évolution, pas une transformation.

3. Privilégier les musiques vivantes

La musique vivante est le média culturel par excellence. Elle permet l’inclusion des festayres, la communion, la création d’émotions et matérialise la culture. Elle permet également d’intégrer des cultures autres, en favorisant le mélange.

Nous constatons par ailleurs depuis plusieurs années la dégradation de l’espace disponible pour les groupes de musique, et la croissance d’une pollution sonore du fait des sonos.

Le sujet est sensible et doit être discuté de manière concerté, mais il est au cœur de ce qui permet :

  • d’intégrer la jeunesse et de favoriser l’intergénérationnel
  • de transmettre la culture, de la faire évoluer et de la préserver
  • de réduire la pollution sonore
  • d’apaiser les esprits

4. Intégrer les citoyens et la nouvelle génération de Bayonnais dans le travail de prospective pour permettre la transmission de notre culture festive

Les Fêtes de Bayonne s’adressent à un public varié, tant socialement que dans la courbe des âges. Le contenu de la fête doit donc s’adresser à tous les publics, tout en conservant la culture de la fête.

Dans de nombreux villages, les comités des fêtes sont souvent constitués de jeunes. La création d’un “comité” de jeunes pourrait être une évolution forte pour la commission. Les avantages seraient nombreux : 

  • Permettre à la jeunesse de faire partie intégrante de la construction des Fêtes de Bayonne 
  • Faciliter la pédagogie et la prévention en adaptant les messages à leur mode de communication.
  • Travailler à la transmission du sens de la fête 
  • Faire émerger des idées nouvelles en bénéficiant de la fraîcheur d’esprit propre à la jeunesse.

Nous proposons par exemple qu’un nombre conséquent de la commission soit constitué d’un collège « Jeunes », de 18 à 30 ans maximum.

5. Continuer à lutter contre toutes les discriminations pendant les Fêtes de Bayonne

Notre époque et la particularité des Fêtes de Bayonne réclament de répondre sans détour au problématique d’égalité homme/femme. Il serait par exemple souhaitable que la commission soit constituée à parité exacte de 50/50 hommes/femmes.

6. Mobiliser les entreprises : commerçants, cafetiers et restaurateurs

La fête est une opportunité économique et a un impact important pour les commerçants, les cafetiers, les restaurants et l’ensemble des professionnels du tourisme.

Il nous semble absent des débats et assez peu représentés à la Commission. Un lien renforcé avec le monde économique pourrait permettre de créer une nouvelle dynamique.

Nous devrions réaffirmer leur participation en intégrant plus de membres issus du monde professionnel.

7. Intégrer la transition écologique comme composante majeure des Fêtes de Bayonne

Le verre réutilisable, la collecte de verres dans les peñas et certains bars… des actions sont déjà en cours.

Mais nous pensons que la mission de la commission doit être ambitieuse sur ces sujets, et amener de manière proactive des solutions pratiques allant dans le sens de l’éco-responsabilité.

Cette thématique devrait être un facteur de contrôle permanent de chaque décision prise par la Commission.

8. Utiliser l’innovation digitale comme soutien à la communication, la prévention et à l’organisation

Le digital est désormais au cœur des dispositifs, et son intégration dans la stratégie d’organisation et de gestion des Fêtes de Bayonne est primordiale.

En termes de communication, la révision et la création de supports (appli mobile par exemple) permettraient de maîtriser encore plus la transmission, la prévention, l’analyse du public (et donc favoriser la sécurité par l’anticipation), ou la sécurisation (analyse des flux, etc…).

Malgré la difficulté technique liée à la concentration humaine dans un lieu restreint mais aussi le nécessaire respect de la vie privée, les opportunités du digital ouvrent des perspectives non négligeables.

9. Favoriser la consommation des produits locaux et le circuit court dans les bars, restaurants et peñas

Les Fêtes de Bayonne sont une opportunité commerciale évidente, notamment pour les métiers de bouche. Le succès du comptoir paysan a déjà démontré l’appétence forte du public pour les produits locaux.

Avec la crise du Coronavirus et le succès de la consommation de production locale, les signaux nous semblent forts pour mettre en œuvre une stratégie d’incitation à l’achat, par les professionnels durant les fêtes, de productions locales (nourriture, bières et vins, …).

Des choses existent, mais nous pouvons imaginer un projet qui va jusqu’au bout de la logique.

10. Favoriser la spontanéité et la liberté

Dans les caractéristiques des fêtes de Bayonne, il y a la spontanéité et la liberté d’agir (dans la limite du respect et de la sécurité bien sûr).

Combien de groupes de musiques, de chants, de danses ou d’idées loufoques ont émergé durant les fêtes de Bayonne ?

Cet espace est difficile à définir et à cadrer, mais il peut être un élément d’analyse permanent pour trouver un équilibre entre la nécessaire organisation événementielle (recrutement des groupes, organisation d’événements, …) et la conservation d’espace physiques et temporels, permettant l’émergence de ces idées spontanées.

11. Reprendre la main sur la Fête de nuit

Avec l’évolution des horaires de la fête, la fête de nuit a changé. Combinée à l’abandon progressif du jeu nocturne par les groupes de musiques vivantes, la fête de nuit ressemble de plus en plus à une boîte de nuit à ciel ouvert qu’à une fête traditionnelle.

Il nous paraît important de définir une stratégie permettant de trouver un équilibre entre une offre de contenu variée, pour tous publics, et l’objet de la fête, qui est une fête culturelle et traditionnelle.

Par ailleurs, cela contribue à réduire sensiblement les effets néfastes de l’alcool, notamment sur la jeunesse qui participe prioritairement la nuit à la fête.

12. Construire un plan de financement complémentaire

Le sujet des finances est cœur de la problématique : entrée payante, sponsoring, licensing, etc… Plusieurs solutions ont été étudiées et utilisées.

Nous pensons que cela doit être au cœur de l’action de la Commission des fêtes, afin de sans cesse challenger les ressources, identifier des opportunités et permettre d’adapter nos moyens à l’évolution immuable des charges.

Aucune solution de financement n’est définitive et la réflexion permanente nous semble être une stratégie salutaire pour l’équilibre des finances publiques.

12 idées pour l’évolution des Fêtes de Bayonne

2 avis sur « 12 idées pour l’évolution des Fêtes de Bayonne »

  • 15 décembre 2020 à 18 h 20 min
    Permalien

    Bonjour à vous , très bonne initiative de demander l’avis des participants. Mais surtout garder l’esprit de fête dans la tradition Basques, et privilégier les produits locaux. Cordialement

  • 17 décembre 2020 à 12 h 25 min
    Permalien

    Bonjour.
    Juste un point qui me choque (mais pas uniquement pour les fêtes), la parité homme-femme. Ce souhait n’a pas de sens, à mon avis. Car le bon sens, l’intelligence, l’inventivité, le dévouement, la logique sont des qualités qui n’ont pas de sexe, elles ont par contre le farouche besoin d’êtres présentes dans la personne (homme ou femme) qui fait partie de l’équipe de décisions. MERCI à toutes et à tous – membres de la commission – pour tout le travail réalisé.

Commentaires fermés.